L'église ST Etienne

Publié le par classes

L'Eglise Saint-Etienne de Nevers

 

 

1/Les Eglises Romanes

 

Elles se caractérisent par :

 

  • des murs épais, non sculptés et peu hauts,

  • des fenêtres de forme simple, peu nombreuses et pas très grandes,

  • des voutes arrondies avec des arcs en plein cintre.

 

 

Coupe d'une Eglise Romane :

undefined

 

 

  1. Contrefort : renfort extérieur d'un mur, faisant saillie dans la maçonnerie

  2. bras côtés

  3. nef

  4. pilier

  5. chapiteau

  6. clé de voûte

  7. voûte en berceau

  8. voûte en demi-berceau

  9. tribune

Plan :

 

  undefined

 

2/ L'Eglise Saint-Etienne

 undefined

 

L'église Saint-Etienne a été construite au XI° siècle de 1068 à 1097 sur l'initiative de Guillaume 1er, comte de Nevers. Cela lui coûta tellement d'argent qu'il ne put participer à la première croisade.

Cette Eglise n'a pas subi beaucoup de modifications : elle a surtout perdu les tours de la façade et celle de la croisée du transept en 1793.

 

 undefined

 

Son plan :

 

 undefined

Ses dimensions :

 

longueur totale : 50,70 mètres

longueur du transept : 33,45 mètres

largeur de la nef : 7,80 mètres

largeur des collatéraux : 3,10 mètres

hauteur de la nef sous la voûte : 18 mètres


Les panneaux:

undefined

                                                              L'Eglise St-Etienne: intérieur


Epargnée par un violent incendie qui, en 1420, détruisit entièrement les bâtiments du monastère, l'église eut à souffrir néanmoins des modes architecturales, des bouleversements idéologiques et des vicissitudes du temps. En 1475, le chevet fut défiguré par l'adjonction d'une sacristie entre la chapelle d'axe et l'absidiole méridionale alors que celle du croisillon sud cédait la place à une chapelle surmontée d'une tour carrée. Le porche, construit à la fin du XIIème siècle, fut remplacé par un fronton de style grec puis les sculptures du portail disparurent. Mais la mutilation la plus grave reste, sans conteste, la démolition des clochers en 1792 au nom des grands principes révolutionnaires.
Mutilée, défigurée et dans un état d'insalubrité critique, l'église St Etienne fut classée Monument Historique dès 1841. Elle fit l'objet d'interventions personnelles de Prosper Mérimée qui s'opposa à ce qu'on la badigeonne et qu'on peigne ses colonnes en noir imitation marbre. Prenant alors conscience que la ville possédait là un des plus beaux monuments de l'art roman français, le Conseil Municipal lança à partir de 1846 les grandes campagnes de restauration, d'assainissement et de dégagement. L'architecte Paillard s'employa à redonner à l'édifice son décor originel. La toiture reçut une couverture de tuiles creuses permettant un meilleur écoulement des eaux pluviales. La sacristie fut démolie et le chevet retrouva son harmonie première lorsque fut réédifiée la chapelle du croisillon sud. L'abbé Crosnier, membre d'une commission ad hoc, engagea les élus municipaux à faire déblayer les terres qui enserraient l'édifice et à entourer celui-ci d'un pavage destiné à préserver les fondations des infiltrations d'eau. La ville fit démolir le presbytère et une partie des bâtiments de l'ancienne manutention militaire et dégager les abords de l'église pour que la vue puisse de nouveau embrasser l'ensemble architectural restitué dans son état primitif à l'exception de ses trois clochers.
Exemple unique en France, l'ordonnance intérieure relève de la plus grande hardiesse architecturale. Le maître d'oeuvre de Saint-Etienne a lancé un véritable défit aux lois de l'équilibre en osant ouvrir des fenêtres au dernier étage de la nef, juste en dessous de la voûte en berceau qui exerce, à cet endroit, une poussée latérale considérable. Nul architecte avant lui n'avait eu cette audace. Sur les collatéraux, il a construit des tribunes couvertes par des voûtes en quart de cercle dont le rôle est de raidir la construction et d'épauler solidement les murs gouttereaux dont l'épaisseur a pu être ainsi diminuée. L'ensemble est aussi d'une grande qualité plastique avec une heureuse répartition des pleins et des vides et un effet d'élancement accusé par les grandes colonnes qui jaillissent du sol. La même unité de style de ces belles proportions romanes se retrouve dans le transept et le choeur.
La maîtrise et le goût de l'architecte de Saint-Etienne se manifestent avec le même bonheur dans l'élévation extérieure du monument. Le portail est ouvert sous trois voussures en plein cintre formées de claveaux alvéolés reposant sur des colonnes monolithes façonnées au tour. Malheureusement, toutes traces de sculpture et de peinture ont disparu. Toute autour de l'église l'unité du cordon de billettes s'oppose à la variété des modillons de la corniche. L'alternance des arcs en plein cintre et en mitre évite aussi toute monotonie. Mais le chevet reste la plus belle signature artistique du constructeur. Les trois absidioles rayonnantes sont savamment équilibrées par celles du transept. Le mur du choeur est orné d'une arcature aveugle rappelant celle de l'intérieur. Cet agencement conduisait la vue dans un mouvement ascensionnel, lorsque la croisée du transept portait encore son clocher, pour la plus grande satisfaction de l'oeil et de l'esprit.
Guillaume, Comte de Nevers, pouvait être légitimement fier de ce chef-d'oeuvre architectural qui fit école en Auvergne et en Bourgogne. Le style de l'église St Etienne est souvent qualifié d'auvergnat en raison de ses dispositions rappelant celles de Notre-Dame du Port d'Issoire, de Saint-Nectaire ou d'Oreival. Or, aucune de ces églises romanes ne présente la même ordonnance à 3 étages, mais, et surtout, ces monuments sont plus récents que Saint-Etienne de Nevers qui leur a servi de modèle. De même, l'église Saint-Etienne devance d'un quart de siècle les grandes basiliques Saint-Lazare d'Autun, Notre-Dame de Beaune et Notre-Dame de Paray-le-Monial dont on est tenté de la rapprocher. On comprend alors pourquoi elle est l'oeuvre d'un architecte de génie. Celui-ci a non seulement su combiner avec talent les éléments décoratifs des grandes basiliques capétiennes et romanes mais il a été aussi le premier à faire preuve des plus belles qualités d'invention pour résoudre les problèmes que posait la construction.

undefined

                    L'Eglise St-Etienne: intérieur: on peut admirer l'architecture

undefined

                               L'Eglise St-Etienne: extérieur



Publié dans Archives cinquièmes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article